J. Massaad*a (Dr), M. Magremannea (Dr)

a Cliniques universitaires Saint-Luc, 1200 Bruxelles, BELGIQUE

* jean.massaad@student.uclouvain.be

Introduction

Les ostéonécroses des mâchoires (ONM) sont décrites depuis 2003 et font souvent suite à des traitements par antirésorbeurs osseux. Les agents antiangiogéniques, thérapies ciblées, immunomodulateurs et immunosuppresseurs sont parfois impliqués.

Dans la maladie de Crohn, quelques rares cas d’ONM sont décrits après traitement par anti-TNFα. Nous décrivons le premier cas chez un patient traité par anticorps anti-IL-12/IL-23 (ustekinumab).

Matériel et méthode

Un patient de 72 ans présentait une exposition osseuse 3 mois après les extractions des 37 et 47 infectées. Le patient était traité pour une maladie de Crohn depuis 4 ans par ustekinumab. Aucun traitement antirésorbeur osseux n’avait été administré. Il ne présentait aucune comorbidité de type diabète, tabagisme, prise de corticoïdes.

Résultats

Après 3 mois d’interruption de l’ustekinumab, un curetage des zones d’os exposé, associé à l’extraction des 36 et 46 a été réalisé, avec régularisation des berges osseuses, placement de PRF dans les plaies et suture étanche. L’ustekinumab a été repris 3 mois après la chirurgie, vu la bonne évolution locale clinique et radiologique.

Conclusion

L’ustekinumab est un anticorps anti IL-12 et IL-23 utilisé dans le traitement de maladies auto-immunes inflammatoires.

L’inhibition de l’axe IL-12/Th1 et IL-23/Th17 par l’ustekinumab pourrait favoriser l’ ONM par un ralentissement du remodelage osseux associé à un dysfonctionnement immunitaire, une altération de l’angiogenèse et de la cicatrisation épithéliale.

Un bilan dentaire complet pourrait être indiqué pour les patients devant recevoir ce type de traitement.